LES SOURCES D'INFORMATION PHARMACEUTIQUE SUR INTERNET

Pascal Bador
ISPB-Faculté de Pharmacie  
Université Claude Bernard-Lyon 1 
8, avenue Rockefeller 
F69373 Lyon Cedex 08 - France
 

L'ensemble des média se sont largement fait l'écho, depuis un an, du phénomène Internet. Ce réseau mondial de réseaux informatiques fut longtemps réservé aux chercheurs. Par la grâce de nouveaux logiciels extrêmement conviviaux, tout un chacun a maintenant la possibilité d'avoir le monde au bout de son clavier d'ordinateur : messagerie électronique, conférences électroniques et, surtout, le célèbre "Web", un ensemble de banques de données consultables depuis n'importe quel point du globe et constituant une énorme documentation multimédia. Le nombre de ces serveurs doublerait actuellement tous les 55 jours. Les "internautes", eux, sont déjà 60 millions, dont 35 millions aux Etats-Unis (la France et la ville de San Francisco comptent chacune quelques 80.000 utilisateurs d'Internet). Pour l'an 2000, les chiffres suivants sont annoncés : 100 millions d'ordinateurs connectés, 500 millions d'utilisateurs (1).

Si certains n'hésitent pas à proclamer qu'Internet sera aussi fondamental que l'invention de l'imprimerie ou de la voiture, les français semblent, quant à eux, très circonspects vis-à-vis de ce phénomène d'origine américaine : selon une récente enquête, 13% des français n'ont jamais entendu parler d'Internet, 39% déclarent en avoir déjà entendu parler sans savoir très bien ce que c'est. Au total, c'est donc plus d'un français sur deux qui ignore tout ou à peu près tout du phénomène. Seuls 5% de la population française déclarent avoir vu de ses propres yeux un écran d'ordinateur connecté à Internet (2). Parmi les utilisateurs réguliers en France, 90% sont connectés sur leur lieu de travail ce qui en fait avant tout un outil professionnel (3). On peut dès lors se demander quel peut être l'intérêt du réseau mondial pour notre profession. C'est ce que nous nous proposons de faire dans cet article à travers la présentation des différents services permettant d'obtenir des informations susceptibles d'intéresser les pharmaciens.

La consultation des banques de données classiques

Tous les grands serveurs commerciaux (Questel, DataStar, Dialog, ASE, Orbit, STN, BRS) ont maintenant un accès par Internet. C'est donc le chemin pour les atteindre qui change avec essentiellement une baisse des coûts d'interrogation due à l'économie portant sur la plus grande partie des frais de télécommunication. Il est nécessaire, au préalable, d'ouvrir un compte auprès du serveur et de se faire attribuer code et mot de passe. La connexion se fait par la procédure Telnet standard qui permet la connexion au serveur. L'utilisateur est alors invité à donner son code d'accès et son mot de passe, puis il utilise directement les fonctions du logiciel offert par le serveur. On retrouve les commandes habituelles, avec les options classiques d'assistance et de capture du fichier des références obtenues telles qu'on les connaît par un accès Transpac traditionnel. Le coût prend en compte le temps de connexion (tarification locale) et le nombre de documents visualisés et varie selon les serveurs (4,5). Ce nouveau mode d'accès permet ainsi d'interroger les banques de données bien connues : Medline, International Pharmaceutical Abstracts, Embase, Biosis, etc.

La messagerie électronique (E-mail)

C'est le service le plus utilisé d'Internet et qui justifie à lui seul l'abonnement de nombreux utilisateurs au réseau. Il s'agit d'un moyen simple et très économique de communication entre personnes. La messagerie électronique permet d'adresser, pour le coût d'une communication locale, un message à toute personne ayant une boîte aux lettres électronique, quel que soit son lieu physique. L'E-mail n'est pas limité à l'envoi des textes : il peut ainsi transmettre en fichier annexé tout document pouvant être converti sous forme numérique (photo, vidéo, son). Les adresses électroniques que l'on commence à voir fleurir sur les cartes de visites sont de la forme : pierre.martin@societe.fr (fr pour France) ; une exception pour les USA, où l'indication de nationalité est souvent remplacée, par exemple, par "edu" pour les universités ou "com" pour les entreprises (6,7).

Le logiciel de messagerie électronique le plus utilisé est Eudora, il permet de façon très simple de relever sa boîte aux lettres (tous les jours si possible), de répondre et d'envoyer des messages dans le monde entier, de classer dans des fichiers thématiques les messages reçus. Envoyer le même message à une ou plusieurs personnes demande le même temps. Il va de soi que tout utilisateur doit se constituer son propre carnet d'adresses électroniques sachant quand même qu'il existe des serveurs Web jouant le rôle d'annuaire : PharmWeb directory (adresse : http://www.pharmweb.net/) par exemple

Il est possible, de plus, de participer grâce au système de messagerie électronique à des listes de discussion thématiques (service présenté ci-dessous) dans le cadre des conférences électroniques.

Les conférences électroniques

Sous le terme de conférence électronique dont l'accès est libre et gratuit, on regroupe les différents services permettant une communication interactive au sein d'un groupe d'utilisateurs (jusqu'à plusieurs milliers de personnes). C'est une extension de la messagerie électronique. Les conférences électroniques offrent un espace de communication basé sur des centres d'intérêt communs (pharmacie d'officine, pharmacie hospitalière par exemple) par l'échange de messages, la diffusion de lettres spécialisées, de répertoires etc.

On distingue deux grands services : Les listes de discussion (ou listes de diffusion) et les News (ou forums).

- Listes de discussion

Elles sont souvent dites modérées par un animateur qui filtre les messages inopportuns (messages publicitaires) ou qui ne sont pas en rapport avec le sujet de la liste et qui oriente les débats. Pour participer à une liste de discussion et recevoir l'ensemble des messages échangés dans sa boîte aux lettes, il faut préalablement s'inscrire au moyen de la messagerie. Listserv est le logiciel serveur le plus courant. Pour s'inscrire à une liste A, repérée dans la presse professionnelle par exemple, la procédure est la suivante : envoyer un e-mail à l'adresse "listserv@univ-rennes1.fr (message : subscribe <A> <Dupont> <Jean>) (5). Certains serveurs Web proposent également des listes de discussion et offrent la possibilité de s'y inscrire tout simplement en remplissant un formulaire sur son écran d'ordinateur. C'est le cas de Pharmweb (adresse : http://www.pharmweb.net/), choisir l'option "Pharmweb discussion forum" qui propose l'inscription aux listes de discussions suivantes :

1/ Listes internationales

* FIPList : Ce service de la Fédération Internationale Pharmaceutique (FIP) donne des informations sur la vie de la FIP, et permet aux utilisateurs de poser des questions et donc d'obtenir des réponses concernant les pratiques pharmaceutiques dans divers pays.

* International Pharmaceutical Students Federation (IPSF) Mailing List : Cette liste diffuse des informations sur la vie de l'association.

* Pharmweb News Mailing List : Cette liste permet aux utilisateurs d'être au courant des nouveautés concernant Pharmweb. Ils recevront régulièrement dans leur boîte aux lettres des informations sur les nouveaux services et les nouvelles listes de discussion de Pharmweb.

* Pharmweb World Drug Alert : L'objectif de cette liste est de diffuser des messages d'alerte concernant des problèmes urgents liés aux médicaments et aux thérapeutiques. L'utilisateur peut sélectionner les informations qu'il désire recevoir parmi la liste suivante : interactions médicamenteuses, nouveaux médicaments, suspension d'AMM. Il peut également sélectionner les pays qui l'intéressent.

* Controlled Release Discussion Group : Cette liste s'intéresse à toutes les questions scientifiques et d'ordre technique relatives à la libération et la diffusion de substances biologiques au sein d'organismes vivants dans les domaines de l'agriculture, la cosmétique, la nutrition-diététique, la pharmacie et la médecine vétérinaire.

* Managed Care Discussion Group : Cette liste s'intéresse au suivi thérapeutique des patients.

* Pharmaceutical Care Discussion Group : Cette liste véhicule des informations concernant la pratique pharmaceutique.

* Pharmaceutical Sci-Tech Discussion Group : Cette liste diffuse des informations concernant la fabrication, le contrôle de qualité, les procédés de validation et les affaires réglementaires du domaine pharmaceutique au niveau international. Elle est sponsorisée par la PDA (Parenteral Drug Association).

2/ Listes Nationales

Pharmweb a mis en place de nombreuses listes de discussion nationales (17 pays sont représentés actuellement) parmi lesquelles cinq listes françaises peuvent être intéressantes pour les pharmaciens français (option Pharmweb FR Discussion Groups) :

* "Pharmacie d'officine française"
* "Pharmacie hospitalière française"
* "Industrie pharmaceutique française"
* "Universités de pharmacie française"
* "Etudiants en pharmacie français"
Il y en a donc forcément une qui vous intéresse !

- News ou forums

Sans être abonne individuellement, il est tout de même possible de consulter les messages de nombreuses conférences électroniques par l'intermédiaire des news. Ici les procédures d'inscription et de résiliation n'existent pas.

Il est possible de consulter les messages d'un thème donne à tout moment c'est-à-dire en cas de besoin ou systématiquement (une fois par semaine par exemple pour se tenir au courant de l'actualité). De même, on peut poser une question ou ouvrir un débat à tout moment sachant que généralement plusieurs centaines ou milliers de personnes y auront accès et seront donc susceptibles soit de répondre à la question, soit d'apporter des arguments.

Les news, qui peuvent être consultées grâce au logiciel Newswatcher par exemple, sont organisées en grands domaines repérés par le préfixe de leur nom :
comp (informatique),
sci (sciences exactes et expérimentales),
soc (sciences sociales et culture),
rec (loisirs, art),
bionet (biologie),
bz (annonces commerciales),
fr (news en langue française).

Il faut donc consulter attentivement la liste complète des news la première fois afin de sélectionner celles qui correspondent le mieux à nos préoccupations. Les listes bionet sont donc susceptibles d'intéresser les professions de santé (bionet.cellbio, bionet.mycology, bionet.toxicology, bionet.molbio.genbank, etc.) ainsi que les listes sci.med... (sci.med.aids, sci.med.nutrition, sci.med.laboratory, etc.). La liste sci.med.pharmacy est spécialisée en pharmacie et mérite donc d'être testée sinon régulièrement consultée par les pharmaciens.

La navigation sur le Web

Le succès du Web a été foudroyant ces derniers mois et il a été sans aucun doute à l'origine de la formidable campagne de presse que nous venons de connaître. La convivialité et les immenses potentialités du Web en font le vrai rival de notre bon vieux Minitel français pour les années à venir : il est en fait évident qu'il s'agit bien là du Minitel de l'an 2000. Les raisons en sont les suivantes : de par sa conception, le langage hypertexte, le Web allie convivialité, puissance, rapidité (par rapport au Minitel et surtout le matin lorsque le continent américain est encore en sommeil), multimédia (texte, images, son, vidéo). Sans entrer dans les détails, la consultation d'un serveur Web se fait facilement et intuitivement en lisant les écrans puis en cliquant sur les mots soulignés et colorés à l'écran qui renvoient ˆ d'autres pages du même serveur Web ou à d'autres serveurs Web totalement indépendants et pouvant se trouver à l'autre bout du monde. Il faut bien sûr au départ avoir connaissance des adresses des serveurs Web susceptibles de nous fournir l'information recherchée. Pour ce faire, la presse professionnelle, les conférences électroniques, et les moteurs de recherche (logiciels spécialisés permettant des recherches thématiques ou par mots clés) (tableau 1) représentent une aide indispensable pour repérer les serveurs pertinents au milieu des millions de serveurs Web existants dans le monde et concernant tous les domaines d'activités tant professionnels que récréatifs.

Pour consulter un serveur Web, il faut disposer d'un logiciel de navigation comme Netscape Navigator ou Microsoft Internet Explorer à partir duquel on entre l'adresse ou URL (Uniform Resource Locator) qui se présente sous la forme suivante :
http://www.univ-lyon1./fr/ispb (serveur Web de la faculté de pharmacie de Lyon).
Nous nous proposons de présenter maintenant une sélection de serveurs Web intéressant le domaine pharmaceutique.

- Serveurs Web répertoriant et classant par thème les bases de données pharmaceutiques

Ce type de serveurs ne produit en général pas lui même les bases de données qu'il signale, il permet l'accès, grâce à des liens hypertextes, à plusieurs dizaines ou centaines de bases de données classées par thèmes.

*
http://pharminfo.com/

Pharminfonet est produit par la compagnie américaine "Pharmaceutical Information Associates, Ltd" qui est spécialisée dans la communication d'informations scientifiques aux professionnels de santé.

Ce serveur, qui représente une importante source d'information en matière d'actualités pharmaceutique et thérapeutique, propose neuf thèmes dont les plus représentatifs sont les suivants : Disease Centers qui présente des informations scientifiques classées en fonction des différentes spécialités médicales ; Drug information qui offre une base de données sur les médicaments (index à partir duquel on accède à une description très succincte d'un médicament donné mais aussi grâce à des liens hypertextes des articles du Medical Sciences Bulletin) ; un Drug FAQ (Frequently Asked Questions) qui fait la synthèse des questions et réponses les plus intéressantes sur les médicaments ; la revue électronique Medical Sciences Bulletin qui publie des articles sur les nouveaux médicaments et les nouveaux moyens thérapeutiques avec un accès par classes pharmacothérapeutiques ; enfin un module plus commercial qui offre des liens vers des organismes, des entreprises, des fournisseurs et des consultants du secteur de la pharmacie.

* The Virtual Pharmacy Center - Martindale's Health Science Guide - '97
http://www-sci.lib.uci.edu/~martindale/Pharmacy.html

Ce serveur fait partie plus généralement du Virtual Medical Center développé par Jim Martindale aux Etats-Unis. Le menu général est très dense et parait assez confus, il est difficile lors des premières consultations de se repérer dans cette quarantaine d'écrans extrêmement chargés qui demandent à chaque fois un temps de chargement assez long pouvant devenir dissuasif. Le Virtual Pharmacy Center est certainement le site le plus complet qui renvoie donc au plus grand nombre de ressources pharmaceutiques du monde anglo-saxon.

Il permet d'accéder à plusieurs glossaires et dictionnaires en huit langues avec des définitions dans les domaines de la pharmacologie, la biotechnologie et diverses disciplines médicales et chimiques. Il fait le lien avec de nombreuses bases de données médicales et pharmaceutiques et notamment avec de très bons guides d'utilisation et guides de cours consacrés à l'usage des médicaments.

Il renvoie également vers des banques d'images et d'animations 3D par exemple. Il renvoie à la liste la plus complète des revues biomédicales électroniques présentes sur le Web (accès aux sommaires et aux résumés d'articles le plus souvent, très rarement aux articles plein texte). Enfin il permet d'accéder à des adresses d'organismes, d'associations et d'institutions pharmaceutiques américaines.

Ce grand serveur a donc pour intérêt de répertorier un nombre incalculable de serveurs pharmaceutiques intéressants mais il ne produit pas lui-même des bases de données avec des informations en tant que telles. Son principal inconvénient reste quand même le fait que, lorsqu'on revient à l'écran principal, le temps de chargement reste beaucoup trop long.

The World Wide Web Virtual Library : Pharmacy
http://157.142.72.77/pharmacy/pharmint.html

Ce serveur est comparable au précédent car il propose un classement par thème des serveurs intéressant le secteur pharmaceutique, mais il ne les décrit pas ou de façon très succincte ce qui présente l'avantage de ne pas ralentir le chargement. On peut ainsi accéder à un grand nombre de facultés de pharmacie classées par pays, à une liste d'organismes, d'institutions et d'associations pharmaceutiques, à une vingtaine de revues (sommaires ou résumés d'articles essentiellement). Ce serveur propose également des offres d'emplois, des liens vers une vingtaine de bases de données, et une trentaine de laboratoires pharmaceutiques industriels ainsi que des liens vers des serveurs commerciaux. Il renvoie de plus vers une vingtaine de listes de diffusion pharmaceutiques.

* PharmWeb
http://www.pharmweb.net/

Ce serveur très convivial est produit par l'Université de Manchester. Il a le mérite d'avoir été le premier serveur structuré d'informations pharmaceutiques sur Internet puisqu'il a été créé en 1994. Il permet l'accès à de nombreuses bases de données mais sa spécificité est basée sur la mise en place et la gestion de listes de discussion accessibles aux pharmaciens en fonction de leur type d'exercice (officine, industrie, hôpital, université) et de leur nationalité. Son objectif est de favoriser l'échange d'information et la confraternité entre les pharmaciens du monde entier.

* Druginfonet
http://www.druginfonet.com

Ce serveur américain s'adresse à la fois au grand public et aux professionnels de santé. Il propose une banque de données sur les médicaments (monographies, interactions), une banque d'information sur les maladies, une option permettant de poser des questions à des experts médecins et pharmaciens ainsi que d'autres options concernant les laboratoires pharmaceutiques industriels, les organismes et les associations, les facultés et les hôpitaux américains.

* Serveur du Centre Hospitalier Universitaire de Rouen
http://www.chu-rouen.fr/

Ce serveur est le site français le plus complet dans le domaine de la santé (il offre de plus une version en anglais). Il donne la possibilité de faire une recherche par mots clés et bien sûr une recherche thématique. Il propose spécifiquement la liste des serveurs en France et francophones dans le domaine de la santé avec un accès par spécialités médicales. Il permet également l'accès aux listes de diffusion biomédicale, il donne la liste des serveurs des hôpitaux et des universités, des organismes et des institutions importants. Il permet l'accès à des ressources documentaires et à des journaux électroniques.

- Serveurs d'information sur le médicament ou la thérapeutique en texte intégral

* Manuel Merck de Diagnostic et Thérapeutique
http://www.merck.com/

Il s'agit de l'ouvrage de référence, version texte intégral, en langue anglaise bien connu des praticiens et consultable en ligne gratuitement après une inscription préalable. Sa structure hiérarchisée en chapitres et sous-chapitres permet une consultation aisée dans le cadre de la pratique quotidienne du médecin et du pharmacien. Les liens hypertextes permettent de plus d'accéder à d'autres parties de chapitres également pertinentes ainsi qu'aux tableaux, figures et schémas de l'ouvrage.

* BIAM
http://cri.ensmp.fr/biam/acceuil.html

La BIAM ou Banque d'Information Automatisée sur le Médicament est une banque de données française d'information sur les 2600 principes actifs commercialisés en France. Après une recherche sur un nom de substance ou un nom commercial, on obtient pour chaque médicament les renseignements suivants : moyen d'identification, mécanisme d'action, propriétés pharmacologiques, indications, effets indésirables, précautions d'emploi, contre-indications, posologie et modes d'administration, etc. Le module interactions entre différents médicaments permet une analyse d'ordonnance et signale les différents types d'interaction entre les médicaments pris deux à deux.

L'Index des laboratoires pharmaceutiques industriels permet d'obtenir la liste des médicaments commercialisés par chaque laboratoire. L'option substance non active permet d'obtenir la liste des médicaments contenant un excipient donné (jaune de tartrazine par exemple), il s'agit d'informations difficiles à obtenir par ailleurs. L'Index alphabétique des spécialités étrangères répertorie les équivalents de médicaments étrangers d'environ 80 pays.

La BIAM, que l'on peut consulter sur le Minitel français depuis de nombreuses années, présente des informations fournies par les laboratoires pharmaceutiques industriels. Cette version sur Internet utilise toute la puissance des liens hypertextes et permet d'obtenir très facilement et de façon très conviviale des informations ponctuelles et des listes de médicaments répondant à des caractéristiques précises. Elle présente un intérêt certain pour les praticiens francophones d'autant plus qu'elle est la seule de ce type en langue française accessible sur Internet.

* Banque ADM (Aide au Diagnostic Médical)
http://www.med.univ-rennes1.fr/adm.dir/menu.html

Elle présente en langue française pour chaque médicament une liste très détaillée de ses effets indésirables avec indications des sources bibliographiques (2400 effets indésirables sont ainsi répertoriés).

* Vidal du particulier
http://www.vidal.fr

Ce serveur présente au grand public les monographies des médicaments français et exploite parfaitement le langage hypertexte en proposant des liens pour les mots importants à partir desquels des définitions sont ainsi obtenues par un simple clic de souris. Il propose de plus des rubriques complémentaires sur les nouveaux médicaments, le bon usage des médicaments, le calendrier vaccinal, les numéros de téléphone et adresses utiles (SAMU, Centres antipoison, Traitement des brûlés, Alcoolisme, Association de malades), les questions d'actualité.

* France Pratique
http://www.pratique.fr

Ce serveur grand public d'informations pratiques et diverses donne des conseils sur la santé qui peuvent intéresser les malades et à travers eux le pharmacien. Pour ce faire, choisir l'option "Forme et Santé". L'écran propose alors cinq thèmes. Le thème "Droit et Santé" donne par exemple des informations sur les dons d'organes, du sang et du corps, le consentement du malade, l'accès au dossier médical, etc. Le deuxième thème est un arbre à symptômes. Le troisième thème concerne l"Alimentation et la Diététique". Le quatrième thème est intitulé "Forme et Sport". Enfin le cinquième thème concerne "les examens complémentaires" parmi lesquels les analyses de sang, les prélèvements, les analyses biologiques.

* Facultés de pharmacie

Certaines facultés de pharmacie francophones ont mis en place un serveur Web afin de présenter leurs programmes d'enseignements et leurs activités de recherche

- Medline
http://www.healthgate.com/HealthGate/MEDLINE/search.shtml

Medline sur Internet permet d'obtenir, sur cette version gratuite, des références d'articles grâce à une recherche par mots clés. Il est possible de préciser la recherche grâce aux opérateurs booléens AND, OR ainsi qu'en utilisant des options proposées par le serveur (publications en anglais, période, groupes d'âge, types d'articles, références classées par date ou par auteur).

Pour conclure cette partie, et après de nombreuses heures passées à naviguer sur le Web, un certain nombre de points importants nous sont apparus :

- Tous ces serveurs sont liés entre eux c'est-à-dire qu'ils offrent des liens hypertextes permettant l'accès à un serveur à partir de tous les autres, si bien qu'en fait le choix initial de l'un d'entre eux au détriment des autres n'a que peu d'importance. Ainsi, seul le temps d'accès sera différent et dépendra au départ du chemin plus ou moins direct emprunté par l'utilisateur.

- Ces serveurs d'origine anglo-saxonne et américaine pour la plupart répertorient à l'aide d'un classement par grandes rubriques thématiques plusieurs centaines de sites qui dans un second temps devront être consultés afin d'accéder à l'information ponctuelle recherchée.

- Ces serveurs sont tentés de vouloir signaler le plus grand nombre de sites possibles ce qui fait que certains d'entre eux proposent jusqu'à une trentaine de page-écran comme écran initial. Cela entraîne des temps de chargement qui peuvent être dissuasifs si l'on revient souvent à l'écran et au menu de départ. De plus, le choix et l'accès à la base de données susceptible de répondre à la question du moment sont souvent difficiles en raison de la multiplicité des bases de données disponibles sur Internet.

- Les serveurs américains représentent l'immense majorité des ressources disponibles sur Internet pour l'instant et il est urgent que les autres pays mettent en place rapidement les serveurs d'information électronique spécifiques à leurs propres publics nationaux.

- Enfin il faut bien avoir conscience que les serveurs Web sont en évolution constante, que certains changent d'adresse, d'autres sont accessibles mais n'offrent que des pages dites en construction et que certains ne sont pas mis à jour régulièrement et proposent des informations complètement obsolètes.

En fin de compte, c'est bien sûr à l'utilisateur de repérer les serveurs Web qui lui paraissent les plus performants et qui peuvent répondre de façon optimale aux demandes d'informations résultant de sa pratique quotidienne.

Conclusion

A l'issue de ce panorama général des sources d'information pharmaceutiques disponibles sur le réseau Internet, il nous parait important de dire que ce support moderne d'information n'a pas pour vocation de condamner, en tout cas pas dans l'immédiat, les supports traditionnels que sont papier, minitel, téléphone, congrès, etc. Dans un premier temps, il doit être considéré comme un moyen complémentaire qui mérite d'être exploré en raison de sa couverture géographique, son faible coût, sa puissance et son aspect convivial. La France a pris un certain retard dans l'utilisation de cet outil par rapport à ses concurrents habituels, ceci est lié en grande partie à sa culture "minitel". Il s'avère désormais que le minitel à la française vit ses dernières années et que les autoroutes de l'information qui permettent de transporter au niveau mondial et de façon économique des informations multimédia vont prendre le relais à moyen terme. Alors dès maintenant et au moins par curiosité, Internet mérite d'être essayé, sachant qu'en fin de compte l'essayer c'est l'adopter.

 


REFERENCES

(1) Beghin F., Henno J., Penicaut N. La révolution Internet. Capital 1996 ; Juillet : 56-73.

(2) Villiers M., Ce que les français pensent d'Internet. Sciences et Vie Micro 1996 ; 140 : 62-65.

(3) Simon G. Tout savoir sur Internet. Moniteur des Pharmacies et des Laboratoires 1996 ; 2155 : 28-29.

(4) Pinchas N. Les différents accès à Medline sur Internet : une nébuleuse difficile à cerner IA 1996 ; 144 : 7-10.

(5) Lardy J.P. Internet et l'information. URFIST de Lyon 1996 - http://www.adbs.fr/adbs/viepro/sinfoint/lardy/risi.htm

(6) Levine J.R., Baroudi C. Internet pour les nuls. Paris : Sybex, 1994.

(7) Archimbaud J.L. L'internet professionnel. CNRS Editions, 1995.

(8) Krol E. Le monde Internet. Paris : Editions O'Reilly International Thomson, 1995.


Tableau I : Adresses de quelques moteurs de recherche sur Internet

 
Nom  Caractéristiques
Yahoo thématique, mots clès
Lycos  thématique
Alta Vista  mots clès
Hot Bot mots clès
Ecila mots clès français
General Moteur thématique, mots clès